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Page:Dierx - Œuvres complètes, Lemerre, I.djvu/213

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Et j'expie ! Et j'attends l'heure du dernier râle,
Où je m'envolerai vers ta poitrine pâle,
Plus riche de baisers et de larmes de sang,
Que toi du désespoir de tes élans stériles ! »
— Une flamme qui tremble et qui va faiblissant
Fait courir sur les murs les ombres plus fébriles ;
Et la vieille Mâhall chante encore tout bas :

« A travers un cadre il tendait la bouche.
J'ai frotté la fleur. Que nul ne le touche !
— Le désir des morts dompte les vivants.
Dans mon vieux corps vide et qui branle aux vents,
Les âmes des morts veillent les vivants !
— Ainsi qu'un portrait, dans un cadre il couche ! »

Gemma vers le tableau n'a plus à faire un pas :

Elle se penche et joint sa lèvre chaude à celle
Du portrait, qui lui semble avoir alors souri ;
Puis recule, frissonne un court moment, chancelle,
Et tombe empoisonnée, et morte, sans un cri !