Page:Dierx - Œuvres complètes, Lemerre, I.djvu/71

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Le repentir, un philtre, un prix, un crime encor,
Que sais-je ? N'est-il rien que tu saches, ni l'or,
Ni le fer, ni les mots, ni l'impur maléfice,
Pour détourner le coup mortel ? Quoi ? Rien qui puisse
Seulement reculer l'instant prédit par toi ?
Ton art te laisse-t-il sans prestige et sans foi,
Que tu restes ainsi plus muet qu'un derviche ?
Parle, et je te fais grâce ! Et de pauvre sois riche
A pouvoir t'acheter le harem d'un vizir !
— Je te l'ai dit, je n'ai sur terre aucun désir,
O lumière d'Allah ! Flambeau qui va s'éteindre !
Quant à l'ordre d'en haut, rien ne saurait l'enfreindre.
Cette nuit, sur mon âme, est ta dernière nuit !
— Mais ce traître qui doit m'attendre, ou me poursuit,
Quel est-il ? Et d'où vient la soif qui le dévore ?
Tu sais au moins cela ? Dis-le donc ! - Je l'ignore !
Que t'importe par qui tu vas mourir ? Bien fou
Qui demande comment, et qui veut savoir où,
Et qui cherche pourquoi, quand l'inflexible aigrette
De la mort se hérisse et paraît sur sa tête !
— Il suffit ! Ta demeure, ô sage ! est à mon gré.
Quoi qu'il puisse advenir, cette nuit j'attendrai
Chez toi ce qui doit être et sera ! - Ma demeure