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Page:Dierx - Œuvres complètes, Lemerre, II.djvu/79

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LA MORT COQUETTE 69

LA MORT COQUETTE

Ce sinistre caprice à son horreur manquait.
Pour que son ironie aujourd’hui soit complète,
La faucheuse, qui vient d’ajuster sa toilette,
Se cambre élégamment dans son linceul coquet.

Elle s’attarde, et rit au miroir qui reflète
Le gril de sa poitrine où luit un blanc bouquet ;
Mais on sent que bientôt va craquer le parquet
Sous le déhanchement sonore du squelette.

— Ton nouveau fiancé t’appelle, et se débat
Contre la vie ! Allons, marche vers son grabat !
Vante les lits profonds de ta paisible auberge !

Fais ton hideux métier ! récite tes serments!
Et, ton baiser donné, cours à d’autres amants,
O toi qui sais mentir, courtisane encor vierge!