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Page:Dierx - Œuvres complètes, tomes 1 et 2, 1925.djvu/229

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FLOTS DES MERS


À Émile Bergerat.


 
Flots qui portiez la vie au seuil obscur des temps,
Qui la roulez toujours en embryons flottants
Dans le flux et reflux du primitif servage,
Éternels escadrons cabrés sur un rivage
Ou contre un roc, l’écume au poitrail, flots des mers,
Que vos bruits et leur rythme immortel me sont chers !
Partout où recouvrant récifs, galets de sables,
Escaladant en vain les bords infranchissables,
Vous brisez votre élan tout aussitôt repris,
Vous aurez subjugué les cœurs et les esprits.
L’ordre immémorial au même assaut vous lance,
Et vous n’aurez connu ni repos ni silence
Sur ce globe où chaque être, après un court effort,
Pour l’oublier se fait immobile et s’endort.
Enfanteurs de la nue éclatante ou qui gronde,