Page:Dieu, par Victor Hugo, 1891.djvu/175

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Qu’au fond du ciel suprême où la clarté sourit,
Où le Père et le Fils se mêlent dans l’Esprit,
Il semble que l’azur égalise et confonde
Jésus, l’âme de l’homme, et Dieu, l’âme du monde !
Et, l’œil au firmament, ne regardant plus rien,
Comme ivre de rayons, le monstre-aérien,
Lion par la crinière et l’ongle, aigle par l’aile ;
Chanta :
Paix, vie et gloire à la voûte éternelle !
Il est le véritable ! Il vit. Il est présent.
Comme il est l’invisible, il est l’éblouissant ;
Il a créé d’un mot la chose et le mystère,
Tout ce qu’on peut nommer et tout ce qu’il faut taire.
Quand l’homme juste meurt, il lui ferme les yeux ;
Le beau jardin Azur est plein d’esprits joyeux ;
Ils entrent à toute heure et par toutes les portes ;
Dieu fait évanouir les gonds des villes fortes ;
Entre ses doigts distraits il tord le pâle éclair ;
Le grand serpent lui semble un cheveu dans la mer.
Il est le grand poète, il est le grand prophète.
Il est la base, il est le centre, il est le faîte ;
Il est celui qui songe, il est celui qu