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Page:Dieu, par Victor Hugo, 1891.djvu/229

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De toute ascension Dieu marque le solstice ;
Il crie aux quatre vents : Égalité !. Justice !
Équilibre ! Équité !
Et l’un des quatre vents va le dire à l’aurore ;
L’autre au couchant pourpré qu’un divin nimbe dore
Et qui s’épanouit
Le troisième le dit au midi qui s’enivre
De l’éblouissement de tout ce qu’il fait vivre ;
Le dernier à la nuit.

Qu’est-ce que le rayon a de plus que la bête ?
Le tigre a sa fureur, le ciel a sa tempête ;
Tout est égal à tout
L’insecte vaut le globe ; et, soleils, sphères, gloires,
Tous les géants, égaux à tous les infusoires,
Gisent sous Dieu debout.
Tout n’est qu’un tourbillon de poussière qui vole.
La mouche et sa lueur, l’astre et son auréole,
Cendre ! apparitions !
Vie ! Être ! ô précipice obscur ! horreurs sacrées,
Où Dieu laisse en rêvant tomber des empyrées
Et des créations !