Ce nom déborde vaste, inouï, réfractaire, Quelque être que ce soit, au ciel et sur la terre. O passant, entends-tu bégayer à la fois Par toutes les rumeurs et par toutes les voix De la création ténébreuse et murée, Par toute l’étendue et toute la durée, Ce nom mystérieux, énorme, illimité ? Le printemps et l’automne et l’hiver et l’été Sont quatre accents divers de ce grand nom qui gronde ; La syllabe du vent n’est pas elle de l’onde ; Chaque être dit la sienne et la murmure à part ; L’antilope en a peur quand c’est le léopard. Qui le proclame au fond de la forêt sonore ; Et la nuit le prononce autrement, que l’aurore. L’homme à saisir ce mot s’est parfois occupé ; Mais en vain ; car ce nom ineffable est coupé En autant de tronçons qu’il est de créatures ;