Page:Dieu, par Victor Hugo, 1891.djvu/65

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Sur ce qui s’édifie et ce qui se détruit, Laissons rouler du temps, du gouffre et de la nuit.

Et maintenant regarde : Un cirque ! un hippodrome, Un théâtre où Stamboul, Tyr, Memphis, Londres, Rome, Avec leurs millions d’hommes pourraient s’asseoir, Où Paris flotterait comme un essaim du soir ! Gavarnie ! un miracle ! un rêve ! Architectures Sans constructeurs connus, sans noms, sans signatures, Qui dans l’obscurité gardez votre secret, Arches, temples qu’Aaron ou Moïse sacrait, O champ clos de Tarquin où trois-cent milles têtes Fourmillaient, où l’Atlas hideux vidait ses bêtes, Casbahs, At-meïdans, tours, Kremlins, Rhamséions, Où nous, spectres, venons, où nous nous asseyons, Panthéons, parthénons, cathédrales qu’ont faites De puissants charpentiers aux âmes de prophètes, Monts creusés en pagode où vivent des airains, Aux plafonds monstrueux, sombres ciels souterrains,