Page:Dieulafoy - La Perse, la Chaldée et la Susiane.djvu/248

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de notre arrivée par des serviteurs postés sur les terrasses, vient au-devant de nous afin de nous introduire lui-même dans sa demeure.

Au delà de l’inévitable vestibule contourné en zigzag se présente une vaste cour plantée d’arbres fruitiers et égayée par des plates-bandes fleuries. Les talars s’ouvrent sur un perron précédé d’un large escalier ; les hommes groupés sur cette espèce de terrasse sont séparés des femmes, réunies à l’intérieur des salons.

Arméniènne a Djoulfa

On me conduit d’abord à la mère du fiancé. La bonne dame est vêtue du vieux costume arménien : robe de brocart, ceinture de filigrane d’argent, grand voile de gaze blanche entourant toute la tête et retombant sur le dos. La présentation est solennelle et dure longtemps, car les compliments gracieux, mais amphigouriques, dont nous nous régalons mutuellement, traversent la bouche d’un interprète chargé de traduire mon persan en pur arménien, et l’arménien de mon hôtesse en persan élégant. Toutes ces cérémonies terminées, mon hôtesse