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ENTRÉEHU BAZAi. DE CHIRAZ. (Voyez p. 419.)


CHAPITRE XXII


Départ de Kenarè. — Le Tang Allah Akbar. - Entrée du bazar. — Arrivée à la station du télégraphe anglais. — La vie des femmes européennes à Chiraz. — La capitale de Kérim khan. — Le protecteur des étrangers.


Chiraz, 9 octobre. — Les domestiques et les tcharvadars, toujours pressés d’abandonner le gîte, ont quitté Kenarè à la tombée de la nuit. «  Nous prenons les devants, m’ont-ils dit ; en sortant du village, suivez les poteaux télégraphiques, vous êtes certains de ne pas vous perdre. — Kheilè khouh (très bien) », ai-je répondu. Vers dix heures nous avons chargé fusils et pistolets et, enchantés d’avoir échappé au voisinage souvent gênant des toufangtchis, nous nous sommes mis en route. Un quart d’heure après, nous étions égarés. Pas plus de route royale que de poteaux ; il a bien fallu se décider à revenir en arrière. Le paysan chez lequel nous avions logé a consenti à se déranger et à nous remettre dans la bonne voie. «  Maintenant, guidez-vous sur les frayés tracés par les caravanes et vous rejoindrez bientôt vos serviteurs, si telle est la volonté d’Allah. » Nous n’avons pas perdu la piste tant que les chevaux ont foulé un sol caillouteux, mais bientôt ils ont atteint des roches plates sur lesquelles il était impossible de découvrir aucune empreinte. Après avoir erré à droite et à gauche, maîtres et bètes se sont trouvés tellement désorientés qu’ils n’ont osé ni avancer ni reculer. Un seul espoir nous restait, celui de