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LA MASDJElIDJOUMADE CHIRAZ.(Voyez p. 445.)


CHAPITRE XXIV

La masdjed djouma de Chiraz. — Sa fondation. — La Khoda Khanè. — Antiquité de la ville de Chiraz. — Cuve à ablutions. Masdjed Nô. — La médressè Khan. — Le bazar du Vakil. — La fièvre à Chiraz. — Consultation médicale chez le gouverneur Çahabi divan.

Chiraz, 17 octobre. — «  Les Perses abhorraient le mensonge et se nourrissaient de cresson », m’enseignait, sur la foi de Xénophon, mon vieux professeur d’histoire. Cette phrase avait dû faire sur moi une bien profonde impression, car, dès mon arrivée en Perse, elle s’est présentée à ma mémoire avec une telle vivacité, que naïvement je me suis mise en quête d’un Persan disant la vérité, d’un Persan se nourrissant de cresson et buvant de l’eau claire. Vains efforts ! je n’ai encore trouvé ni l’un ni l’autre de ces phénomènes. - Si mon vieux maître était de ce monde, je lui enlèverais une illusion et je lui conseillerais de modifier légèrement ses leçons, ou, tout au moins, d’expliquer à ses élèves que la Cyropédie, au point de vue de la véracité, mérite de prendre une place honorable auprès du Grand Cyrus de MIlfi de Scudéry. Il n’est pas besoin d’être longtemps en contact avec les fils des anciens Perses pour se convaincre que, s’ils mentent à bouche que veux-tu, ils ne broutent des herbages que si la dure nécessité leur en fait une loi. L’expérience donne même au voyageur une telle habitude de prendre en suspicion les protestations de chacun et de tous, qu’il éprouve toujours