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VILLAGEDE GOUREK.


CHAPITRE XXVIII

Le village de (jourek. — Chasse au faucon. — Arrivée à Houclivr. — Aspect de la ville. — Le port. — Le ver de Bouchyr. La mort du cpâchçâlâr. — Départ de Houchyr.


16 novembre.

La distance d’Aharam à Boucliyr n’excède pas huit farsakhs, et cependant nous n’avons pu la franchir en une étape, tant les chevaux étaient éprouvés par le régime purgatif auquel ils sont soumis depuis quatre jours. Enfin, la caravane a atteint le village de Gourek ! Cinq minutes après mon arrivée, j’étais en possession d’une sébile d’eau fort douce, si je la compare à l’infecte boue d’Aharam. Ce breuvage réparateur nous a permis de prendre quelque nourriture et de renouveler nos forces épuisées.

Ce village se compose de cabanes construites, comme toutes les habitations du Kirs méridional, en stipes et en branches de palmier ; les rues ménagées au-devant des portes sont encombrées de beaux enfants, de chiens jaunes et de poules noires, tous également sauvages ; autour des habitations s’étend une plaine couverte d’une maigre végétation d’herbes et de buissons. Le pays n’est pourtant pas stérile : non loin d’ici les terres produisent de plantureuses récoltes de blé ; la vigueur des villageois, leurs habits fort propres, témoignent d’ailleurs de leur bien-être. Le cheikh de Gourek mène une existence comparable a celle des grands seigneurs de la féodalité française, et peut, à son gré, se donner le plaisir de la chasse a courre et au vol,