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CANALINTÉRIEUR A BASSOIIAH.(Voyez p. 543.)


CHAPITRE XXX


Départ de Felieh. — Moliamméreh. — Huit jours sur le Karoun. — A la dérive. — Retour à Mohamméreh. — La quarantaine et la douane turque. — Bassorah au clair de lune à marée haute. — Bassorah à marée basse. — Insa- lubrité de la ville. — La multiplicité des religions au confluent du Tigre et de l’Euphrate. — Les chrétiensde saint Jean.

25 novembre. — Le ménage Dieulafoy est encaqué dans une cabine étroite et basse. En nous serrant coude à coude, nous touchons les parois latérales ; en me mettant sur mon séant, je risque de défoncer le plafond. Cette pièce constitue à elle seule la chambre à coucher, le salon et la salle à manger de la chaloupe à vapeur mise gracieusement à notre disposition par cheikh Meuzel. Le mécanicien nègre qui travaillait depuis deux jours à réparer l’embarcation vint nous annoncer hier soir que la machine fonctionnait à merveille, et que nous pouvions nous mettre en route si tel était notre bon plaisir. Le départ fut fixé à ce matin, mais je me suis déclarée fort heureuse de larguer les amarres au coucher du soleil. Toute la chaloupe est taillée dans les proportions de notre appartement. Au centre s’élève la cabine ; au-dessus de cette pièce s’étend une terrasse garnie de coussins et surmontée d’une tente de coutil. La machine est placée à l’arrière, la soute aux provisions à l’avant. L’équipage se compose d’un rets ou capitaine, du mécanicien, de quatre toufangtchis bien armés, préposés à la garde du bateau, et d’un intendant placé à la tête du personnel. Au sortir du canal de Felieh, sur lequel stationnent les deux bâtiments destinés à transporter