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COIFFE ANTIQUE, U’AI’RÈS UN BAS-RELIEF N1 MVI Tlï. (Voyez p. 566.)



CHAPITRE XXXII

Arrivée a Bagdad. — L’aspect de la ville. — Kachtis, keleks et couffes. — Les barques babyloniennes d’après Hérodote et les bas-relieis ninivites. — Le consulat de France. — La vie en Chaldée. — Fondation de Bagdad. — La porte et la tour du Talism. — Tombeaux de cheikh Omar et d’Abd el-Kader. — Les quatre sectes orthodoxes sunnites.— Les Wahabites. — Un jour de fète à Bagdad. — Le bouton de Bagdad.

Ii décembre. — Les matelots traversent en courant le salon, qui, à ses diverses attributions, joint aussi l’honneur de réunir l’avant et l’arrière du Mossoul : nous jetons l’ancre dans le port de Bagdad. Je me lève avec le jour, j’ouvre la porte, et à ma grande surprise j’aperçois sur le spardeck et les cages à poulets une mince couche de givre. C’est la première gelée blanche de l’hiver : il eut été malsain de passer la nuit sans manteau ni couverture au milieu des maquis de Ctésiphon. Quel merveilleux climat que celui de l’Orient ! L’ hiver lui-même ne revèl pas la terre d’une livrée de deuil ; à peine modifie-t-il l’aspect du paysage : il gèle, et Bagdad m’apparaît au milieu d’arbres toujours verts, belle comme la fiancée du printemps. Le ciel s’éclaire ; peu à peu se montrent sur la rive droite : les bâtiments du sérail, les casernes, les coupoles de faïence, bientôt couvertes d’innombrables pigeons qui viennent sécher leurs ailes aux premiers rayons du soleil ; puis, les minarets élancés à rendre jaloux les palmiers voisins ; la médressè, les beaux bâtiments de la douane, devant lesquels se pressent déjà Juifs, Arméniens et Arabes en costumes colorés. Enfin, à l’aval du débarcadère on