TENTE ARABE.(Voyez p. 626.)
Pèlerinage à Kerbéla. — Le bazar aux pierres tombales. — Entrée en ville. — Visite au consul de Perse. — Insuccès de nos démarches, — Les cimetières de Kerbéla. — Retour à Bagdad.
26 décembre.
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Je gémis tous les jours de ne pas avoir visité Babylone il y a quelque
deux mille six cents ans, sous les règnes du glorieux Nabuchodonosor ou de ses très regrettés
prédécesseurs. J’en aurais profité pour demander aux humbles sujets du protégé de Nébo
l’une de ces consultations originales dont ils avaient le secret.
Lorsqu’un habitant de Babylone tombait malade, il se faisait porter sur la place du marché
ou dans un carrefour fréquenté. Chacun au passage devait l’interroger et lui indiquer les
remèdes qui, en semblable occurrence, avaient guéri ses maux ou ceux de ses amis. Il n’était
permis à personne de passer indifférent auprès de ces singuliers clients de la bonne volonté
publique.
Que les bonnes femmes et les amateurs de suffrage universel devaient être heureux à Babylone, et que de maux de dents devaient y être soignés comme des cors aux pieds !. Il me faudrait sans doute verser bien des larmes et lever longtemps les bras vers le ciel avant d’obtenir des divinités chaldéennes la résurrection de Babylone et de ses pratiques institutions ; aussi ai-je mieux aimé renoncer à prendre une attitude au demeurant fort humiliante et gagner au plus vite Kerbéla afin de hâter mon retour en France, où je trouverai, mieux que sur les rives du Tigre et de l’Euphrate, un remède à mes détestables fièvres. Nous avons quitté le colonel Gérard. Notre compagnon de route remonte vers le Kurdistan,