Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/164

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moins de deux cents vaiſſeaux. Elle étoit même accompagnée de cinquante vaiſſeaux de charge remplis de toute ſorte de machines de guerre. À cet aſpect les habitans d’Eryx qui haiſſoient beaucoup les Carthaginois furent frappez d’admiration, & ſe déclarérent hautement pour Denys. La ville de Motye[1] qui attendoit inceſſamment du ſecours de Carthage, ne ſe laiſſa pourtant pas effrayer à la vûe de toutes ces forces, & elle ſe diſpoſa à ſoutenir courageusement le ſiège, ſçachant bien qu’on ne commençoit par elle qu’à cauſe de la fidélité qu’elle gardoit aux Carthaginois. Cette ville étoit ſituée dans une petite Iſle diſtante de ſix ſtades du continent de la Sicile & couverte de maisons bâties avec beaucoup d’art & d’élégance, comme appartenant à des citoyens très-riches. Une chauſſée étroite faite de main d’homme la joignoit au terrain de la Sicile. Ceux de Motye la détruiſirent en cette occaſion, pour en ôter l’uſage à l’ennemi. Denys ayant bien obſervé avec ſes ingénieurs la poſition des lieux, commença les ouvrages de communication pour arriver juſqu’à la Ville ; & ayant fait tirer

  1. Sur la côte Occidentale de la Sicile.