Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/184

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les fortifications de Meſſine ; donna ordre à ſes ſoldats d’en détruire auſſi les maiſons de fond en comble, de ſorte qu’il n’en reſtât même ni bois ni briques ; voulant qu’on brulât les uns, & qu’on réduisît les autres en pouſſiére. Ses ſoldats qui étoient en grand nombre s’étant prêtez volontiers à un pareil ouvrage, il fut bien-tôt impoſſible de retrouver la place même de tant de ſuperbes édifices. Le dessein d’Imilcon avoit été d’anéantir ou du moins de rendre très-difficile à rétablir une Ville, qui très-éloignée de ſes Alliez[1], n’avoit pas laiſſé de devenir une des plus floriſſantes de la Sicile. Ce Général après avoir donné un témoignage ſi marqué de ſa haine contre les Grecs, envoya ordre à Magon chef de ſa flotte de la faire paſſer juſqu’au promontoire de Sicile appelé Taurus. Un parti de Siciliens s’étoit ſaiſi de ce Promontoire ; ils y étoient même en grand nombre ; mais ils n’avoient point de Chef. Denys leur avoit donné auparavant le territoire de Naxus[2]. Mais gagnez depuis par les

  1. Il entend ſans doute les Meſſeniens du Péloponnéſe fondateurs de Meſſine en Sicile.
  2. Naxus, Ville de Sicile à la différence de Naxos Iſle de la Mer Aigée.