Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/221

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Les Carthaginois qui ſe crurent alors véritablement pourſuivis par les Dieux ſe troublérent d’abord, & faiſoient des vœux publics pour apaiſer leur colére ; ce qui ne ſervit qu’à jeter la Ville dans une terreur univerſelle, & l’on n’avoit devant les yeux qu’une révolution funeſte. Ainsi l’on réſolut d’employer toutes ſortes de moyens pour appaier le Ciel irrité. Comme il n’y avoit point à Carthage de culte inſtitué en l’honneur de Cérès & Proſerpine, on choiſit entre les perſonnes les plus conſidérables de la Ville, ceux qu’on fit Prêtres de ces deux Déeſſes. On leur dreſſa des ſtatues avec toute ſorte de ſolemnité, & l’on établit en leur honneur des ſacrifices conformes aux rites des Grecs. On eut des égards particuliers pour tous ceux de cette nation qui ſe trouvoient alors à Carthage, & l’on chargea les plus diſtinguez & les mieux inſtruits de veiller à tout ce qui concernoit le culte de ces deux Déeſſes. Ayant ſatisfait à ce devoir de Religion ; ils ſongérent très-ſérieuſement aux affaires de la guerre, & ſurtout à équipper une flotte ſuffiſante. Les révoltez, hommes vils, ou extrê-