Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/245

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roméniens abandonneroient d’eux-mêmes cette colline, ſur laquelle ils ne s’étoient placez que depuis trés-peu de temps. Mais les Tauroméniens avoient appris de leurs Ancêtres, qu’étant établis de temps immémorial ſur cette hauteur, il étoit venu une flotte grecque qui s’étoit ſaiſie de ce côté de la Sicile, & qui ayant chaſſé les naturels du pays avoient bâti Naxus. Ils concluoient delà qu’eux, Siciliens d’origine, n’ayant fait autre choſe que de rentrer dans leur ancienne poſſeſſion ; ils défendoient légitimement leur Patrie propre contre les deſcendans des Grecs, qui en les aſſiégeant renouveloient l’injuſtice de leurs Ancêtres. Cette animoſité réciproque d’attaque & de défenſe dura aſſez long-temps, pour laiſſer au ſolſtice d’hyver le temps d’arriver ; de ſorte que les dehors de la place, furent bien-tôt couverts de neige. Alors Denys ayant remarqué que les Aſſiégez ſe fiant à la hauteur de leurs murailles, n’y faiſoient pas une garde fort exacte, prit le temps d’une nuit très-obſcure & très-orageuſe, pour les attaquer par l’endroit le plus élevé, & ſe rendit maître en effet de la plus haute de leurs tours : mais