Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/248

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ayant équippé une flotte de cent voiles, il la mena devant Rhege. Ayant ſurpris cette ville à la faveur de la nuit, il mit le feu aux portes, & poſa des échelles contre les murailles. Les premiers habitans qui s’aperçurent de cette attaque, ſe mirent en devoir d’éteindre le feu. Mais leur Commandant Heloris qui ſurvint un moment après les tira de cette occupation, pour leur en donner une autre qui ſauva Rhege. Car ils étoient en ſi petit nombre à ces portes, qu’ils n’auroient pas empêché l’ennemi d’entrer dans la Ville. Il leur ordonna donc d’aller prendre dans les maiſons voiſines tout ce qu’ils pourroient trouver de fagots ou d’autres bois à bruler, pour faire des feux qui puſſent avertir les Citoyens de venir inceſſamment à leur ſecours. Ces expédient lui réuſſit de telle ſorte, que Denys ayant manqué ſon coup ſe retira & ſe réduiſit à couper les arbres dans la Campagne, & à bruler les environs de Rheges : après quoi il fit une tréve d’un an & revint à Syracuſe. Les Grecs établis en Italie voyant que Denys portoit ſes prétentions juſque ſur leurs Provinces, firent une ligue entre eux, & formérent un Conſeil