Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/81

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dans leurs vûes. Aristus arrivé à Syracuse fit confidence à Denys de tout ce projet : et cependant il anima le peuple par l’espérance de sa liberté prochaine. Pendant ce mouvement il fit tuer Nicotelés Corinthien, que le peuple regardoit comme son chef ; et trahissant ensuite tous ceux qui s’étoient fiez à lui, il diffama par cette conduite, et lui-même et sa Patrie. Peu de temps après Denys envoya les citoyens de Syracuse à leurs biens de campagne, et entrant dans leurs maisons pendant leur absence il enleva toutes leurs armes. Il fit faire ensuite un second mur à la Citadelle, et il équipa une flote. Il grossit considérablement la compagnie de ses soudoyez, et prit toutes les mesures nécessaires pour affermir sa Tyrannie, convaincu qu’il étoit par sa propre expérience, que les Syracusains étoient capables de tout entreprendre pour s’en délivrer.

Ce fut en ce même temps que Pharnabase, Satrape de Darius, fit mourir l’Athénien Alcibiade, pour s’attirer la bienveillance des Lacédémoniens. Mais comme Ephore[1] allégue d’au-

  1. Cet Historien a été cité pour la premiére fois Livre I. Sect. 1. Artic. 4. Voyez-là sa note.