Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/87

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raclides avoit à la royauté dans Sparte, & de lui ſubſtituer une liberté générale de choiſir les Rois dans toutes les familles des Spartiates : il ne doutoit point qu’en conſéquence de cette liberté, les grandes & belles actions qu’il avoit faites ne le portaſſent ſur le Trône. Mais ſçachant que les Lacédémoniens avoient une grande foi aux Oracles, il entreprit de corrompre la Prêtreſſe de Delphes à force de préſens ; bien perſuadé du ſuccès de ſes vûes, s’il pouoait lui faire rendre une réponſe favorable à ſon ambition. Après avoir employé bien du temps à faire paſſer ſes offres juſque dans le Sanctuaire, elles furent rejettées ; & il les fit porter à l’Oracle de Dodone[1] par l’entremiſe d’un certain Pherecrate d’Apollonie, qui avoit beaucoup de liaiſon avec les Prêtreſſes de ce lieu. N’ayant pas mieux réuſſi de ce côté-là que de l’autre ; il entreprit lui-même le voyage de Cyrene, ſous prétexte d’aller rendre ſes vœux au temple de Jupiter Ammon ; mais en effet, dans le deſſein d’en gagner les Prêtres par les Tréſors qu’il portoit avec lui. Il

  1. Lieu entouré de bois dans l’Épire, & où l’on a dit que les Chênes parloient.