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PRÉFACE.

ans. Nous avons parcouru, avec bien des fatigues et bien des risques, une grande partie de l’Asie et de l’Europe, afin de voir de nos propres yeux la plupart des contrées les plus importantes dont nous aurons occasion de parler. Car c’est à l’ignorance des lieux qu’il faut attribuer les erreurs qui sont commises même par les historiens les plus renommés.

Ce qui nous porte à entreprendre cet ouvrage, c’est surtout le désir d’être utile, puis, la facilité avec laquelle nous pouvons nous procurer à Rome tout ce qui est capable de contribuer à la réalisation de ce projet. En effet, cette ville, dont l’empire s’étend jusqu’aux confins du monde, nous a fourni de grandes facilités, à nous qui y avons séjourné pendant un temps assez long. Natif d’Agyre, en Sicile, et ayant acquis de grandes connaissances de la langue latine, à cause des rapports intimes et fréquents que les Romains ont avec cette île, nous avons consulté avec soin les documents conservés depuis si longtemps par les Romains, afin d’éclaircir l’histoire de ce grand empire.

Puisque notre ouvrage est achevé et que les livres qui le composent sont encore inédits[1], je veux d’abord dire un mot sur le plan général que j’ai suivi. Les six premiers livres renferment les événements et les récits fabuleux antérieurs à la guerre de Troie ; et, de ces six, les trois premiers comprennent les antiquités des Barbares, et les trois autres, celles des Grecs ; dans les onze livres suivants, nous don-

  1. On lit dans un des nouveaux fragments du livre XL (Excerpt. Vaticana, p. 181) un avertissement fort curieux. Diodore y annonce qu’avant d’avoir eu le temps de mettre la dernière main à son ouvrage, plusieurs livres lui ont été dérobés et publiés sans son approbation. Peut-être ces livres sont-ils précisément ceux dont il ne nous reste plus que des fragments. Je soumets cette conjecture à des juges plus compétents que moi.