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PRÉFACE.

seurs ; car Plutarque, Arrien, Quinte Curce et Justin sont postérieurs à l’historien d’Agyre.

Mais ce qui avait pour moi le plus d’attrait, et ce qui m’avait même déterminé à entreprendre cette traduction, c’est le riche butin que la Bibliothèque de Diodore fournit à l’histoire des sciences physiques et naturelles. Qu’il me soit donc permis d’y insister, d’autant plus que cette partie des études historiques est encore, pour ainsi dire, à l’état rudimentaire.

La science des poisons et des médicaments est presque aussi ancienne que l’astronomie. L’homme, à son origine, semble avoir voulu connaître en même temps ce qui était le plus loin de lui, et ce qui le touchait de plus près. C’est chez les Égyptiens qu’on trouve les premiers vestiges de l’astronomie et de la médecine.

Beaucoup de récits fabuleux admettent une interprétation toute scientifique. C’est ce qui est surtout vrai pour Hécate, Médée et Circé.

Dans les langues anciennes, les mots donnent quelquefois la raison même des choses : pharmacum (φάρμακον) signifie tout à la fois poison et médicament. C’est qu’en effet les médicaments pris à hautes doses agissent comme des poisons ; et, inversement, les poisons, à très faibles doses, constituent les meilleurs médicaments. Les matières qui sans doute jouaient le plus grand rôle dans les sortilèges et dans les enchantements relégués parmi les fables, étaient empruntées aux plantes de la famille des solanées, la même famille à laquelle appartient la plante la plus utile à l’homme, la pomme de terre. Les fruits ou les feuilles de la stramoine, de la belladone, de la jusquiame, de quelques es-