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Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/174

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XÉNOCRATE.

dialogue sur les Exemplaires des genres et des espèces[1], un à Amartyrus, sur l’éloge de Platon; des lettres à Dion, des lois, le Mathématicien, le Mandrobule, le Lysias; des définitions, suites de commentaires, faisant ensemble quarante-trois mille quatre cent septante-cinq versets.

C’est à lui que Simonide adresse ses histoires des faits de Dion et de Bion. Phavorin, dans le deuxième livre de ses Commentaires, dit qu’Aristote acheta les œuvres de ce philosophe pour trois talents.

il y a eu aussi un autre Speusippe d’Alexandrie, qui était médecin et disciple d’Hérophile.



XÉNOCRATE

Xénocrate, fils d’Agathénor, étai de Chalcédoine. Il fréquenta l’école de Platon dès sa jeunesse, et le suivit en Sicile. Il avait la conception si lente, que Platon disait, en le comparant avec Aristote, que l’un avait besoin d’éperon et l’autre de frein. Comment, disait-il encore, atteler un âne si lourd avec un cheval si prompt? Xénocrate avait l’ai sévère et retenu, ce qui donna occasion à Platon de lui dire qu’il devait prier les Graces de le rendre plus agréable. Il vécut la plupart du temps dans l’académie; et on dit que lorsque quelque raison l’obligeait d’aller à la ville, les gens turbulents et débauchés s’écartaient de son chemin pour le laisser passer. Phryné, fameuse débauchée, l’accosta un jour, dit-on, sous prétexte qu’elle était poursuivie par des libertins; par bonté

  1. Je prends ici le mot de genre pour un terme d’art; voyez le Thrésor d’Estienne. Ceux qui le prennent dans un sens moral, et qui traduisent Dialogue sur les genres et les espèces d’exemples, ne donnent point de raisons de leurs traductions.