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CRATÈS.

qu’aillant avec elle l’austérité des mœurs, ils furent l’ornement de leur siècle.

On dit aussi qu’Arcésilas, après avoir passé de l’école de Théophraste à la leur, dit qu’ils étaient des dieux, ou des restes de l’âge d’or. En effet, ils n’avaient point l’ame avide des faveurs du peuple; mais on pouvait leur appliquer ce que disait Dyonisodore le joueur de flûte, qui se glorifiait de n’avoir jamais, ni a bord des galères ni le long des ruisseaux, entendu rien de si mélodieux sur cet instrument que le jeu d’Isménias. Antigone dit que Cratès mangeait ordinairement chez Crantor; et, quoique Arcésilas s’u trouvât, la jalousie ne causait aucun refroidissement entre les deux amis. Arcésilas demeurait avec Crantor, et Polémon avec Cratès et Lysiclès, citoyens d’Athènes; et comme il y avait une grande amitié entre Polémon et Cratès, il y en avait une pareille entre Arcésilas et Crantor.

Selon Apollodore, dans ses Chroniques, livre troisième, Cratès laissa en mourant des ouvrages philosophiques et comiques, outre des harangues, dont il prononça les unes devant le peuple; les autres étaient des discours d’ambassade.

Il a formé des disciples de grande réputation, entre autres Arcésilas, dont nous parlerons dans la suite; Bion le Dorysthénite, et Théodore, chef de la secte qui porta son nom. Nous parlerons de tous les deux après Arcésilas.

il y a eu dix hommes qui ont porté le nom de Cratès : le premier était un poëte de l’ancienne comédie, le second, orateur, natif de Tralles et disciple d’Isocrate, le troisième était un des pionniers l’Alexandre; le quatrième fut philosophe cynique (nous parlerons de lui); le cinquième fut philosophe péripatéticien; et le sixième, dont nous venons de parler, académicien; le septième, dont nous venons de parler, académicien; le septième était natif de Mallos et grammairien; le huitième a écrit sur la géométrie; le neuvième fut poëte et a fait des épi-