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Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/191

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BION.

celles qui portent la marque d’Aratus. L’artiste Arcésilas, fils d’Aristodicas, l’a faite avec le secours de Minerve.

on lit, dans les Chroniques d’Apollodore, qu’Arcésilas le philosophe florissait vers la cent vingtième olympiade.




BION.

Bion, originaire de Borysthène[1], dit lui-même à Antigone quels étaient ses parents et comment il devient philosophe. Car ce prince lui ayant fait cette question : Dis-moi d’où tu es, quelle est ta ville, et qui sont tes parents, Bion, qui s’aperçut qu’il le méprisait, lui tint ce discours : « Mon père était un affranchi qui se mouchâit du coude ( voulant dire qu’il vendait des choses salées ), et qui tirait son origine de Borysthène; il n’avait point de visage, c’est-à-dire qu’il l’avait cicatrisé de caractères, empreintes de la dureté de son maître. Ma mère, femme telle que mon père pouvait épouser, gagnait sa vie dans un lieu de débauche. Mon père, ayant ensuite fraudé le péage en quelque chose, fut vendu avec sa maison; un rhéteur m’acheta, parceque j’étais jeune et assez agréable. Il mourut et me laissa tout son bien; je brûlai ses écrits, et ayant tout ramassé, je vins à Athènes et je devins philosophe. Voilà mon origine, dont je me glorifie; et comme c’est là ce que j’avais à dire de moi-même, j’espère que Persée et Philonide n’en feront point une histoire. Pour ce qui regarde ma personne, vous pouvez en juger en me voyant. »

Quant au reste, Bion ne laissait pas d’être souple et fertile, et avait plusieurs fois suggéré des subtilités à ceux qui se plaisaient à embarrasser les philosophes; en d’autres occasions, il était civil et savait mettre la vanité à côté.

  1. Ville ainsi nommée du fleuve Borysthène