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Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/210

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ARISTOTE.

et une élégie dont les premières paroles sont : « Fille d’une mère qui possède Science. » On compte quatre cent quarante-neuf mille deux cent septante versets dans ses ouvrages.

Voilà pour ce qui regarde le nombre de ses ouvrages; voici les opinions qu’il y établit. il distingue deux sortes de philosophies, l’une qu’il appelle théorique et l’autre pratique; comprenant sous la dernière la morale et la politique, et dans la politique ce qui regarde la police publique et domestique; sous la philosophie théorique, il comprend la physique et la logique, et cette dernière, non comme une partie de la philosophie, mais comme un excellent instrument pour parvenir à sa connaissance. Il donne deux objets à la logique, le vrai et le vraisemblable, et se sert de deux méthodes pour chacun, de la dialectique et de la rhétorique pour le vraisemblable de l’analyse et de la philosophie pour le vrai, n’omettant rien, ni de ce qui regarde l’invention, ni de ce qui sert au jugement, ni de ce qui concerne l’usage [1]. Sur l’invention il fournit des lieux communs, des méthodes, et une multitude de propositions d’où l’on peut recueillir des sujets pour faire des arguments probables, pour conduire le jugement. Il donne des premières analyses et les secondes; les premières servent à juger des propositions majeures, les secondes à examiner la conclusion. Pour l’usage, il fournit tout ce qui regarde la dispute, les demandes, les difficultés, les arguments sophistiques et les syllogismes, et autres secours de cette nature.

Il établit les sens pour juges de la vérité, par rapport aux opérations de l’imagination, et l’entendement par rapport aux choses qui regardent la police publique, le gouvernement domestique et les lois. Il n’établit qu’une fin, qui est la jouissance de la vertu dans une vie accomplie; et il fait dépendre la perfection de la félicité de

  1. C’est, je crois, l’application ou la pratique des règles du jugement et de l’invention.