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Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/343

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ZÉNON.


rien dans son huitième livre du Monde. Chrysippe dans son premier livre de la Providence, et Posidonius dans son livre des Dieux, prennent le ciel pour la partie principale du monde ; Cléanthe admet le soleil ; mais Chrysippe, d’un avis encore plus différent, prétend que c’est la partie la plus pure de l’éther, qu’on appelle aussi le premier des dieux, qui pénètre, pour ainsi dire, comme un sens dans les choses qui sont dans l’air, dans les animaux et dans les plantes ; mais qui n’agit dans la terre que comme une faculté.

Il n’y a qu’un monde, terminé, et de l’orme sphérique ; forme la plus convenable pour le mouvement, comme dit Posidonius dans son quinzième livre du Système physique, avec Antipater dans ses livres du Monde. Le monde est environné extérieurement d’un vide infini et incorporel. Ils appellent incorporel ce qui, pouvant être occupé par des corps, ne l’est point. Quant à l’intérieur du monde, il ne renferme point de vide, mais tout y est nécessairement uni ensemble par le rapport et l’harmonie que les choses célestes ont avec les terrestres. Il est parlé du vide dans le premier livre de Chrysippe sur cet article, et dans son premier livre des Systèmes physiques, aussi bien que dans la Physique d’Apollophane, dans Apollodore, et dans Posidonius, au deuxième livre de son traité de Physique. Ils disent que les choses incorporelles sont semblables, et que le temps est incorporel, étant un intervalle du mouvement du monde. Ils ajoutent que le passé et le futur n’ont point de bornes, mais que le présent est borné. Ils croient aussi que le monde est corruptible, puisqu’il a été produit ; ce qui se prouve parcequ’il est composé d’objets qui se comprennent par les sens, outre que si les parties du monde sont corruptibles, le tout l’est aussi. Or les parties du monde sont corruptibles, puisqu’elles se changent l’une dans l’autre ; ainsi le monde est corruptible aussi. D’ailleurs, si on peut prouver qu’il y a des choses qui changent de manière qu’elles