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SPHÆRUS.

mort, qui, voyant ce veillard accablé, d’années, trancha le fil de ses jour, & voulut que celui, qui avait tant puisé d’eau dans cette vie, se reposât dans l’autre.


SPHÆRUS.

Sphærus de Bosphore fut, comme nous l’avons dit, disciple de Cléanthe, après avoir été celui de Zénon, Ayant fait des progrès dans l’étude, il se rendit à Alexandrie auprès de Ptolomée Philopator. Un jour que la conservation tomba sur la question si le sage doit juger des choses par simple opinion, Sphoerus décida négativement. Le Roi, pour le convaincre de son erreur, ordonna qu’on lui présentât des grenades de cire moulée. Sphærus les prit pour du fruit naturel ; sur quoi le roi s’écria qu’il s’était trompé dans son jugement. Sphærus répondit sur le champ & fort à propos qu’il n’avait pas jugé décisivement, mais probablement que ce fussent des grenades, & qu’il y a de la différence entre une idée qu’on admet positivement, & une autre qu’on reçoit comme probable. Mnésistrate le reprenait de ce qu’il n’attribuait point à Ptolomée la qualité de roi ; « Aussi ne l’est-il pas, dit-il, en tant qu’il règne ; mais en tant qu’il est Ptolomée, aimant la sagesse. »

On a de lui les ouvrages suivans : deux livres du Monde. Des Élemens de la semence, de la Fortune, des plus petites Choses, contre les Atomes et les Simulacres, des Sens, des cinq Dissertations d’Héraclite, de la Morale, des Devoirs, des Penchans ; deux livres des Passions : des Dissertations, de la Royauté, de la République de Lacédémone ; trois livres sur Lycurgue et Socrate ; de la Loi, de la Divination ; des Dialogues d’Amour ; des Philosophes érétriens ; des Similitudes, des Définitions, de l’Habitude ; trois livres des Choses sujettes à contradiction ; du Discours, de l’Opulence, de la Gloire, de la