Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/382

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
366
PYTHAGORE.

tout verdit, est sain, et que l’automne, où tout dessèche, est contraire à la santé ; que même, par rapport au jour, l’aurore ranime partout la vigueur, au lieu que le soir répand sur toutes choses une langueur qui le rend plus malsain ; que l’air qui environne la terre est immobile, propre à causer des maladies, et à tuer tout ce qu’il renferme dans son volume ; qu’au contraire, celui qui est au-dessus, agité par un mouvement continuel, n’ayant rien que de très pur et de bienfaisant, ne contient que des êtres tout à la fois immortels et divins ; que le soleil, la lune et les autres astres sont autant de dieux par l’excès de chaleur qu’ils communiquent, et qui est la cause de la vie ; que la lune emprunte sa lumière du soleil ; que les hommes ont de l’affinité avec les dieux, en ce qu’ils participent à la chaleur ; que pour cette raison la divinité prend soin de nous ; qu’il y a une destinée pour tout l’univers en général, pour chacune de ses parties en particulier, et qu’elle est le principe du gouvernement du monde ; que les rayons du soleil pénètrent l’éther froid et l’éther épais. Or, ils appellent l’air l’éther froid, et donnent le nom d’éther épais à la mer et à I’humide. Us ajoutent que ces rayons du soleil percent dans les endroits les plus profonds, et que par ce moyen ils vivifient toutes choses ; que tout ce qui participe à la chaleur est doué de vie ; que par conséquent les plantes sont animées, mais qu’elles n’ont pas toutes une ame ; que l’ame est une partie détachée de l’éther froid et chaud, puisqu’elle participe à l’éther froid ; qu’elle diffère de la vie en ce qu’elle est immortelle, ce dont elle est détachée étant de même nature ; que les animaux s’engendrent les uns des autres par le moyen de la semence, mais que celle qui naît de la terre n’a point de consistance ; que la semence est une distillation du cerveau, laquelle contient une vapeur chaude ; que lorsqu’elle est portée dans la matrice, les matières grossières et le sang, qui viennent du cerveau, forment les chairs, les nerfs, les os, le poil