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Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/398

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EMPÉDOCLE.

officier, et celui qui avait fait les frais du repas. Tel fut le commencement de la part qu’il prit aux affaires publiques. Une autre fois, le médecin Acron priait le conseil de lui assigner une place où il pût élever un monument à son père, comme ayant surpassé tous les médecins en savoir. Empédocle empêcha qu’on ne lui octroyât sa demande, tant par des raisons prises de l’égalité, que par le discours qu’il lui tint : Quelle inscription voulez-vous, lui demanda-t-il, qu^oa mette sur le monument ? Sera-ce cette épitaphe :

Le grand médecin Acron d’Agrigente, fils d’un père célèbre, repose ici sous le précipice de sa glorieuse patrie^^1.

D’autres traduisent ainsi le second vers, Ce grand tombeau contient une grande tête. Il y a des auteurs qui attribuent cela à Simonide.

Enfin Empédocle abolit le conseil des mille, et lui substitua une magistrature de trois ans, dans laquelle il admettait non-seulement les riches, mais aussi des personnes qui soutinssent les droits du peuple. ïimée, qui parle souvent de lui, dit pourtant qu’il ne paraissait pas avoir un système utile au bien de sa patrie, parcequ’il témoignait beaucoup de présomption et d’amour-propre, témoin ce qu’il dit dans ces vers :

Je vous salue ! Ma personne vous parait celle d’un dieu plutôt que d’un mortel, quand je viens vers vous ; et le reste.

On raconte que lorsqu’il assista aux jeux olympiques, il attira sur lui l’attention de tout le monde ; de sorte que dans les conversations on ne s’entretenait de personne autant que d’Empédocle. Néanmoins, dans le temps qu’on rétablit la ville d’Agrigente, les parents de ses ennemis s’opposèrent à son retour ; ce qui l’engagea à se

1 Il y a ici un jeu de mois qui perd son sel dans la traduction ; il consiste en ce que le mot de grand est répété plusieurs fois.