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Livre X.


Épicure.

Épicure fut fils de Néoclès et de Chérestrate. La ville d’Athènes fut sa patrie, et le bourg de Gargette le lieu de sa naissance. Les Philaïdes, ainsi que dit Métrodore dans le livre qu’il a fait de la Noblesse, furent ses ancêtres.

Il y a des auteurs, entre lesquels est Héraclide, selon qu’il en écrit dans l’Abrégé de Sotion, qui rapportent que les Athéniens ayant envoyé une colonie à Samos, il y fut élevé, et qu’ayant atteint l’âge de dix ans, il vint à Athènes dans le temps que Xénocrate enseignait la philosophie dans l’académie, et Aristote dans la Chalcide ; mais qu’après la mort d’Alexandre le Grand, cette capitale de la Grèce étant sous la tyrannie de Perdiccas, il revint à Colophon chez son père, où, ayant demeuré quelque temps et assemblé quelques écoliers, il retourna une seconde fois à Athènes pendant le gouvernement d’Anaxicrate, et qu’il professa la philosophie parmi la foule et sans être distingué, jusqu’à ce qu’enfin il se fit chef de cette secte, qui fut appelée de son nom.

Il écrit lui-même qu’il avait quatorze ans lorsqu’il commença à s’attacher à l’étude de la philosophie. Apollodore, un de ses sectateurs, assure, dans le premier livre de la Vie d’Épicure, qu’il s’appliqua à cette connaissance universelle des choses par le mépris que lui donna l’ignorance des grammairiens, qui ne lui purent jamais donner aucun éclaircissement surtout ce qu’Hésiode avait dit du chaos.