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Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/47

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PITTACUS.

temps auquel Esope était renommé pour ses Fables. Hermippe écrit que Chilon mourut à Pise[1], en embrassant son fils, qui avait remporté le prix du ceste aux jeux olympiques. On attribue sa mort à l'excès de sa joie et à l’épuisement de l’âge. Toute l’assemblée lui rendit les derniers devoirs avec honneur. Voici une épigramme que j’ai faite sur ce sujet :

Je te rends grâces, ô Pollux, qui répands une brillante lumière de la couronne d’olivier que le fils de Chilon a remportée dans les combats du ceste! Que si un père, en voyant le front de son fils ceint si glorieusement, meurt après l’avoir touché, ce n’est point une mort envoyée par une fortune ennemie. Puissé-je avoir une fin pareille!

On mit cette inscription au bas de sa statue :

La victorieuse Sparte donna le jour à Chilon, qui fut le plus grand entre les sept sages de Grèce.

On lui attribue cette courte maxime : « Celui qui se fait caution n’est pas loin de se causer du dommage.» On a aussi de lui cette lettre :

CHILON A PÉRIANDRE.

«Vous me dites que vous allez vous mettre à la tête d’une armée contre des étrangers, pour avoir un prétexte de sortir du pays; mais je ne crois pas qu’un monarque puisse s’assurer seulement la possession de ce qui est à lui; je ne pense même qu’on peut estimer heureux un tyran qui a le bonheur de finir ses jours dans sa maison par une mort naturelle.»



PITTACUS.

Pittacus de Mitylène eut pour père Hyrradius, originaire de Thrace, selon Duris; s’étant joint avec les frères de Lesbos. Ayant été chargé de la conduite de l’armée, dans une guerre

  1. Ville en Élide, et la même qu’Olympie