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Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/491

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sens, à tous en commun pour des choses communes, à chacun en particulier pour des choses particulières, et en général à l’usage de quelque caractère de vérité que ce soit. Si on prend garde à tout cela, on s’apercevra d’où viennent le trouble et la crainte qu’on ressent, et on s’en délivrera, soit qu’il s’agisse des choses célestes, ou des autres sujets qui épouvantent les hommes, et dont on saura rendre raison.

« Voilà, Hérodote, ce que nous avons réduit en abrégé sur la nature de l’univers. [83] Si ces considérations sont efficaces et qu’on ait soin de les retenir, je crois que, quand même on ne s’appliquerait pas à toutes les parties de cette étude, on ne laissera pas de surpasser le reste des hommes en force d’esprit ; car tel parviendra lui-même à plusieurs vérités particulières en suivant cette route générale que nous traçons ; et s’il se les imprime dans l’esprit, elles l’aideront toujours dans l’occasion. Ces considérations sont aussi telles que ceux qui ont déjà fait des progrès dans l’étude particulière de la nature pourront en porter plus loin la connaissance générale, et que ceux qui ne sont pas consommés dans cette science, ou qui s’y sont adonnés sans l’aide d’un maître, ne laisseront pas, en repassant ce cours de vérités principales, de travailler efficacement à la tranquillité de leur esprit. »

Telle est la lettre d’Épicure sur la physique ; voici l’autre, qui roule sur les phénomènes célestes.

ÉPICURE À PYTHOCLÈS. JOIE.

[84] « Cléon m’a apporté votre lettre, dans laquelle vous continuez à me témoigner une amitié qui répond à celle que j’ai pour vous. Vous y raisonnez aussi fort bien des idées qui contribuent à rendre la vie heureuse, et vous me demandez sur les phénomènes célestes un système abrégé que vous puissiez retenir facilement, parce que ce que j’ai écrit là-dessus dans d’autres ouvrages est difficile à retenir, quand même, dites-vous, on les porterait toujours sur soi. Je consens à votre demande avec plaisir, et fonde sur vous de grandes espérances. [85] Ayant donc achevé mes autres ouvrages, j’ai composé le traité que vous souhaitez, et qui pourra être utile à beaucoup d’autres, principalement à ceux qui sont novices dans l’étude de la nature, et à ceux qui sont embarrassés dans les soins que leur donnent d’autres occupations. Recevez-le, apprenez-le et étudiez-le conjointement avec les choses que j’ai écrites en abrégé à Hérodote.

« Premièrement, il faut savoir que la fin qu’on doit se proposer dans