Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/131

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Les Stoïciens distinguent les impressions de l’imagination en celles qui sont sensibles, & celles qui ne le sont point. Les premières nous viennent par le sens commun[1], ou par les organes particuliers des sens. Les impressions non-sensibles de l’imagination sont formées par l’esprit, comme sont les idées des choses incorporelles, & en général de celles dont la perception est l’objet de la raison. Ils ajoutent que les impressions sensibles se font par des objets existants, auxquels l’imagination se soumet & se joint, & qu’il y a aussi des impressions apparentes de l’imagination, qui se font de la même manière que celles qui naissent d’objets existants. Ils distinguent aussi ces impressions en raisonnables & non-raisonnables, dont les premières sont celles des êtres doués de raison ; les secondes celles des animaux qui n’en ont point. Celles-là, ils les appellent des pensées, & ne donnent point de nom aux secondes. Ils distinguent encore les impressions de l’imagination en celles qui renferment de l’Art, & celles où il ne s’en trouve pas, parce qu’une image fait une autre impression sur un Artiste que sur un homme qui ne l’est point. La sensation, suivant les Stoïciens, est un principe spirituel, qui, tirant son origine de la partie

  1. Le mot signifie ici l’organe commun des sensations.