Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/152

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animal a pour objet sa constitution & l’union de ses parties, puisqu’il n’est pas vraisemblable que l’animal s’aliène de lui-même, ou qu’il ait été fait, ni pour ne point s’aliéner de lui-même, ni pour ne pas s’être attaché ; de sorte qu’il ne reste autre chose à dire sinon que la nature l’a disposé pour être attaché à lui-même, & c’est par là qu’il s’éloigne des choses qui peuvent lui nuire, & cherche celles qui lui sont convenables.

Ils traitent de fausse l’opinion de quelques uns que la volupté est le premier penchant qui soit donné aux animaux ; car ils disent que ce n’est qu’une addition, si tant est même qu’il faille appeler volupté ce sentiment qui naît après que la nature, ayant fait sa recherche, a trouvé ce qui convient à la constitution. C’est de cette manière que les animaux ressentent de la joie, & que les plantes végètent. Car, disent-ils, la nature ne met point de différence entre les animaux & les plantes, quoiqu’elle gouverne celles-ci sans le secours des penchants & du sentiment, puisqu’il y a en nous des choses qui se font à la manière des plantes, & que les penchants qu’ont les animaux, & qui leur servent à chercher les choses qui leur conviennent, étant en eux comme un surabondant, ce à quoi portent les penchants est dirigé par ce à quoi porte la nature ; enfin, que la raison ayant été donnée aux animaux raisonnables par une surintendance plus parfaite, vivre