Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/421

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souvent repoussés, ils seront transportés par des tems mesurables, jusqu'à ce que la continuité de leur transport tombe sous les sens. Car l'opinion oz l'on est touchant ce qui est invisible, que les espaces de tems, qu'on peut mesurer, emportent un transport continu, n'est pas véritable dans le sujet dont il s'agit, puisque tout ce que l'on considére, ou que l'esprit peut concevoir, n'est point exactement vrai. Après tout ceci, il est à prpos d'examiner ce qui concerne l'ame[1], rélativement aux sens & aux passions. Par-là on achevera de s'assûrer que l'ame est un corps. Elle ressemble à un mêlange d'air & de chaleur, temperé de manière qu'à quelques égards elle tient plus de la nature de l'air, & qu'à d'autres elle participe plus de la nature de la chaleur. En particulier elle est sujette à beaucoup de changements, à cause de la petitesse de ces parties dont elle est composée, & qui rendentaussi d'autant plus étroite l'union qu'elle a avec le corps. Les usages de l'ame

  1. Il semble que de ce début & de ce qui suit on pourroit conclure qu'Epicure n'a pas eu dessein de faire dans cette lettre un Systême suivi de ses idées, & qu'elle ne contient que des principes détachés, entre lesquels il ne faut peut-être pas chercher une aussi grande liaison grammaticale que l'ont fait les Interprêtes que nous suivons. Les plaintes, qu'ils sont sur la confusion qui regne dans ce Systême, doivent nous servir de justification sur l'obscurité de ce morceau.