Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/71

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l’Astrologie & autres Sciences de ce genre, comme n’étant ni utiles, ni nécessaires. Au reste il avoit la repartie fort prompte, comme il paraît par ce que nous avons dit.

Il souffrit courageusement d’être vendu. Se trouvant sur un vaisseau qui allait à Ægine, il fut pris par des corsaires, dont Scirpalus étoit le Chef, & fut conduit en Crête, où on le vendit. Comme le Crieur demandait ce qu’il savoit faire, il répondit ; Commander à des hommes. Montrant ensuite un Corinthien, qui avoit une belle bordure à sa veste (c’étoit Xéniade dont nous avons parlé) ; Vendez-moi, dit-il, à cet homme-là, il a besoin d’un Maître. Xéniade l’acheta, & payant mené à Corinthe, il lui donna ses enfants à élever, & lui confia toutes les affaires qu’il administra si bien, que Xéniade disoit par-tout qu’un bon Génie étoit entré chez lui.

Cléomène rapporte, dans son livre de l’Éducation des Enfants, que les amis de Diogène voulurent le racheter ; mais qu’il les traita de gens simples, & leur dit que les lions ne sont point esclaves de ceux qui les nourrissent ; qu’au contraire ils en sont plutôt les maîtres, puisque la crainte est ce qui distingue les esclaves, & que les bêtes sauvages se font craindre des hommes.

Il possédait au suprême degré le talent de la persuasion ; de sorte qu’il gagnait aisément par ses discours tous ceux qu’il voulait. On dit