Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/82

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Je possède ce que j’ai appris, ce que j’ai médité, & ce que les Augustes Muses m’ont enseigné ; quant à ces autres biens éclatants, l’orgueil s’en empare. Il disoit qu’il lui étoit revenu de l’étude de la Philosophie un Chenix[1] de lupins & l’avantage de vivre exempt de soucis. On lui attribue encore d’avoir dit que l’amour s’apaise, sinon avec le temps, du moins par la faim, & que si l’un & l’autre ne font aucun effet, il faut prendre la résolution de se pendre.

Au reste il fleurissait vers la CXIII. Olympiade. Antisthène, dans ses Successions, dit qu’ayant vu, à la représentation d’un certaine tragédie, Télèphe[2] dans un état fort vil, & tenant une corbeille à la main, il se livra aussitôt à la Philosophie. Philémon, poète comique ; parle de lui en ces termes :

Pour être plus tempérant, il portait l’été un habit fort épais, & l’hiver un vêtement fort léger. Dioclès dit que Diogène lui persuada de céder ses possessions pour servir de pâturage aux brebis,

  1. Mesure, sur laquelle on n’est pas d’accord.
  2. C’est une Tragédie d’Euripide, dans laquelle Télèphe, Roi de Mysie, étoit introduit vêtu en mendiant & tenant une corbeille. Ménage.