Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/108

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mort avant Socrate. Ce dernier était né, suivant les Chroniques d’Apollodore, sous l’archontat d’Apséphion, la quatrième année de la soixante-dix-septième olympiade[1], le 6 de thargélion, jour où les Athéniens purifient leur ville, et où ceux de Délos prétendent que naquit Diane. Il mourut, suivant Démétrius de Phalère, la première année de la quatre-vingt-quinzième olympiade, à l’âge de soixante-dix ans. Il avait été disciple d’Anaxagore, aussi bien qu’Euripide, qui naquit sous Calliade, la première année de la soixante-quinzième olympiade.

Socrate ne me paraît pas être resté étranger aux spéculations sur la nature ; car il a traité souvent de la Providence, de l’aveu même de Xénophon qui prétend cependant qu’il ne s’est occupé que de morale. Mais, d’un autre côté, lorsque Platon, dans l’Apologie, discute les doctrines d’Anaxagore et de quelques autres physiciens, dont Socrate ne faisait aucun cas, ce sont ses propres opinions qu’il expose, quoiqu’il mette le dialogue sous le nom de Socrate.

Aristote raconte qu’un mage, étant venu de Syrie à Athènes, reprit Socrate sur différents points et lui prédit qu’il aurait une fin tragique. Voici l’épigramme que je lui ai consacrée :

Bois maintenant à la coupe des dieux, ô Socrate ; la divinité elle-même a proclamé ta sagesse, et toute sagesse est en Dieu. Les Athéniens t’ont donné la ciguë ; mais ce sont eux qui l’ont bue par ta bouche.

Aristote rapporte, au troisième livre de la Poétique, que Socrate eut à subir les attaques jalouses d’Anthiochus de Lemnos, et d’Antiphon, interprète des pro-

  1. L’archontat d’Apséphion ne tombe que douze ans plus tard.