Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/156

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que, n’ayant pu l’y déterminer, il en conçut un tel chagrin qu’il resta sept jours sans manger, et succomba à cette abstinence. Ce témoignage est confirmé d’ailleurs par celui d’Antigone de Caryste. Persée est le seul homme pour qui il ait eu une haine mortelle ; cela se conçoit : on savait qu’Antigone avait eu dessein de rétablir le gouvernement républicain à Érétrie, en considération de Ménédème, et que Persée l’en avait détourné. Aussi Ménédème lui lança-t-il entre autres choses cette apostrophe dans un festin : « Celui-ci est un philosophe ; mais c’est le plus méchant des hommes qui sont et seront jamais. » Il mourut, suivant Héraclide, à l’âge de soixante-quatorze ans. J’ai fait sur lui cette épigramme :

Je sais ton sort, ô Ménédème ; je sais que tu as volontairement quitté la vie en refusant tout aliment durant sept jours. C’était du patriotisme, ce n’était pas du courage ; tu as cédé à une faiblesse indigne d’un homme.

Après avoir passé en revue les philosophes socratiques et leurs disciples, nous allons maintenant aborder Platon, fondateur de l’Académie, et ceux de ses successeurs qui ont quelque célébrité.