Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/180

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tragédie, toute l’action roulait sur le chœur ; Thespis introduisit un acteur pour donner au chœur le temps de se reposer ; Eschyle en ajouta un second, Sophocle un troisième, et la tragédie se trouva ainsi complète. De même, la philosophie ne s’était produite d’abord que sous une de ses faces, le côté physique ; à cette partie Socrate en ajouta une autre, la morale ; Platon une troisième, la dialectique, et il compléta ainsi la philosophie.

Thrasylus prétend, qu’à l’exemple des tragiques, il avait groupé ses dialogues par tétralogies. — On sait que dans les concours poétiques, aux Panathénées, aux Dionysiades et aux autres fêtes de Bacchus, on devait présenter trois tragédies et un drame satyrique, et que ces quatre pièces réunies formaient ce qu’on appelait une tétralogie. — Les dialogues authentiques de Platon, dit Thrasylus, sont au nombre de cinquante-six. La République (qui, selon Phavorinus, au deuxième livre des Histoires diverses, se trouve déjà presque tout entière dans les Contradictions de Protagoras) étant divisée en dix livres, et les Lois en formant douze, il n’y a en tout que neuf tétralogies ; car la République et les Lois ne comptent chacune que pour un ouvrage. Les dialogues qui composent la première tétralogie ont, suivant Thrasylus, un sujet commun, l’auteur s’efforçant d’y établir quelle doit être la vie du philosophe. Chacun de ces ouvrages porte deux titres, tirés, l’un du nom du principal personnage, et l’autre du sujet du dialogue. À la tête de cette première tétralogie il place un dialogue expérimental, Eutyphron, ou de la Sainteté ; puis trois dialogues moraux : l’Apologie de Socrate ; Criton, ou du Devoir ; Phédon, ou de l’Âme.

Seconde tétralogie : Cratyle, ou de la Justesse des