Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/187

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pas de transformation possible ni de la terre dans les trois autres éléments, ni de ceux-ci dans la terre. Ces divers éléments ne sont pas séparés de manière à occuper chacun un lieu distinct et toujours le même ; car le mouvement circulaire presse les petits corps vers le centre, les rapproche et les agglomère, et ceux-ci de leur côté divisent les grands ; de sorte que, changeant de forme, ils changent aussi de lieu.

Le monde est un et il a été produit ; car Dieu en a fait un objet sensible[1]. Il est animé ; car ce qui est animé est supérieur à ce qui ne l’est pas, et le monde est l’œuvre de la cause la plus excellente. Il est un, parce que le modèle sur lequel Dieu l’a ordonné est également un. Il est sphérique, parce que telle est aussi la forme de celui qui l’a produit ; car le monde embrasse tous les animaux, de même que Dieu embrasse toutes les formes. Sa surface est polie et il ne possède aucun organe extérieur dans toute sa circonférence, parce qu’il n’a pas besoin d’organes. Ne pouvant point se résoudre en Dieu, il est impérissable[2]. Dieu est la Cause de tout ce qui a été produit : en effet il est dans la nature du bien de produire le bien ; le ciel a donc pour auteur l’être le plus excellent ; car la plus belle des productions ne peut avoir pour cause que le meilleur des êtres intelligibles ; Dieu ayant ce caractère, le ciel qui ressemble à ce qu’il y a de plus excellent,

  1. Le complément de la pensée serait : « et tout ce qui est sensible a été produit. »
  2. Ce n’est point là la raison que donne Platon ; le Dieu suprême dit dans le Timée, en s’adressant aux dieux inférieurs : « Vous êtes éternels, parce que telle est ma volonté. »