Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/189

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Il y plaça donc l’espèce divine, presque tout entière composée de feu, ainsi que les autres espèces, volatile, aquatique et terrestre.

La terre est le plus ancien et le plus vénérable des dieux du ciel ; elle a été formée pour être la dispensatrice de la nuit et du jour ; placée au centre même du monde, elle se meut autour de ce centre.

Puisqu’il y a deux causes, dit-il encore, certaines choses doivent être rapportées à l’intelligence, d’autres à une cause nécessaire, par exemple à l’air, au feu, à la terre et à l’eau. Toutefois l’air, le feu, la terre et l’eau ne sont pas de véritables principes, mais bien des espèces de réceptacles : ils sont eux-mêmes formés de triangles combinés entre eux, dans lesquels ils se résolvent ; leurs éléments sont le triangle scalène et le triangle équilatéral. Il y a donc, comme nous l’avons dit, deux principes, deux causes, l’une intelligente, l’autre nécessaire, dont les exemplaires sont Dieu et la matière.

Cette dernière cause est nécessairement indéterminée, comme devant servir de réceptacle et de fonds commun aux autres êtres. C’est donc fatalement qu’elle est cause à leur égard ; elle reçoit l’idée et fournit la substance ; elle est mise en mouvement par une puissance qui lui est supérieure, et ce mouvement d’emprunt elle le communique à ses propres productions.

À l’origine le mouvement était confus et désordonné ; mais lorsque les éléments commencèrent à se réunir, Dieu les employa d’après un plan régulier et harmonique, et forma ainsi le monde. Les deux causes[1] qui ont concouru, conjointement avec la production, à former le ciel, préexistaient donc à l’organisation,

  1. L’intelligence et la matière indéterminée.