Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/225

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

avec prière de le conserver. L’envoi était accompagné de cette lettre :

ARCÉSILAS À THAUMASIAS, SALUT.

J’ai chargé Diogène de te porter mon testament ; de nombreuses défaillances et l’affaiblissement de ma santé m’ont averti qu’il fallait songer à tester, afin de n’être pas surpris par la mort sans l’avoir témoigné ma reconnaissance pour l’affection constante dont tu m’as donné tant de preuves. Tu as toujours été le plus fidèle de mes amis ; conserve donc ce dépôt, je t’en prie, en considération de mon âge et des liens qui nous unissent. Souviens-toi de la confiance sans bornes que je mets en toi, et fais en sorte de la justifier, afin qu’en ce qui te concerne, mes affaires n’aient pas à souffrir. Ce même testament est déposé à Athènes chez quelques-uns de mes amis, et à Érétrie chez Amphicritus.

Il mourut, suivant Hermippus, dans un accès de délire, par suite d’excès de vin, à l’âge de soixante-quinze ans. Jamais personne n’avait obtenu au même point que lui la faveur des Athéniens. J’ai fait sur lui ces vers :

Pourquoi, Arcésilas, pourquoi boire avec excès du vin pur, jusqu’à en perdre la raison ? Je déplore moins ta mort que l’injure que tu fais aux Muses en buvant à une trop large coupe.

Il y a eu trois autres Arcésilas : un poëte de l’ancienne comédie, un poëte élégiaque et un statuaire, sur lequel Simonide a composé cette épigramme :

Cette statue de Diane a coûté deux cents drachmes de Paros, au coin d’Aratus. Elle est l’œuvre d’Arcésilas, fils d’Aristodicus, digne élève de Minerve et formé par ses mains.

Arcésilas le philosophe florissait, suivant les Chroniques d’Apollodore, dans la cent vingtième olympiade.