Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/299

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Diogène, il devait lui obéir, de même qu’on obéit à un médecin ou à un pilote, sans s’inquiéter s’ils sont esclaves.

Eubulus rapporte dans l’ouvrage intitulé Diogène vendu qu’il élevait de la manière suivante les enfants de Xéniade : après les exercices littéraires, il leur montrait à monter à cheval, à tirer de l’arc, à manier la fronde et à lancer le javelot. Il les conduisait ensuite à la palestre ; mais il se gardait bien de les confier au maître pour les exercer comme des athlètes ; il les exerçait lui-même modérément, jusqu’à ce qu’une légère rougeur colorât leurs joues et seulement comme mesure hygiénique. Il leur faisait apprendre par cœur les récits des poëtes et des autres écrivains, ainsi que ses propres ouvrages, ayant soin de leur donner sur chaque point un résumé succint pour faciliter le travail de la mémoire. À la maison, il les habituait au service domestique, et leur apprenait à se contenter d’une nourriture légère et à boire de l’eau. Il les menait avec lui dans les rues, la tête rasée jusqu’à la peau, sans aucun ornement, sans tunique, nu-pieds, en silence et les yeux baissés ; il les conduisait aussi à la chasse. De leur côté, ils avaient grand soin de Diogène et le recommandaient à leurs parents. Eubulus rapporte encore qu’il vieillit auprès de Xéniade dont les fils l’ensevelirent à sa mort. Xéniade lui ayant demandé comment il voulait être enterré, il répondit : « Le visage contre terre. » Comme on voulait en savoir la raison, il dit : « C’est que dans peu ce qui est en bas sera en haut ; » faisant allusion à la puissance macédonienne qui, partie de faibles commencements, commençait à grandir et à devenir dominante.

Conduit dans une maison splendide par quelqu’un qui lui défendit de cracher, il lui cracha au visage en