Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/333

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Tu te promèneras avec moi, couverte d’un manteau d’homme comme autrefois la femme de Cratès le cynique.

Et ailleurs :

Il leur donna sa fille en leur accordant trente jours d’essai.

Passons à ses disciples.




CHAPITRE VI.


MÉTROCLÈS.

Métroclès, frère d’Hipparchie, avait d’abord été disciple de Théophraste le péripatéticien. Il avait si peu de caractère, que n’ayant pu retenir un vent pendant une leçon, il en conçut un chagrin extrême et alla s’enfermer chez lui, décidé à se laisser mourir de faim. On avertit Cratès et on l’engagea à l’aller voir, ce qu’il fit en effet, après avoir à dessein mangé des lupins. Il commença par lui démontrer qu’il n’avait rien fait de mal, et que ce serait un miracle s’il était à cet égard en dehors de la loi commune ; puis joignant l’exemple aux paroles, il lâcha lui-même un vent, et par cette sorte de complicité il releva son courage. À partir de ce moment Métroclès s’attacha à lui et devint un philosophe habile. Hécaton raconte, au premier livre des Chries, qu’il brûla lui-même ses écrits en disant :

Ce sont là de vains songes, de frivoles imaginations,

c’est-à-dire des futilités. D’autres prétendent qu’il brûla les leçons de Théophraste en s’écriant :