Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/336

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Je n’ai point pour patrie une seule ville, un seul toit ; l’univers entier, voilà la ville, voilà la demeure qui m’est préparée.

Il mourut vieux et fut enterré en Béotie.




CHAPITRE VIII.


MÉNIPPE.

Ménippe, autre philosophe cynique, d’origine phénicienne, était esclave, suivant Achaïcus dans la Morale. Dioclès dit que son maître était de Pont et s’appelait Baton. Ménippe, avide d’argent, s’enrichit à force de quêtes et d’importunités, et obtint le droit de cité à Thèbes. Il n’a rien produit de remarquable : ses livres, comme ceux de Méléagre son contemporain, ne sont remplis que de bouffonneries. Hermippus dit qu’il prêtait à la journée et qu’on l’avait surnommé pour cela Hémérodaniste[1]. Suivant le même auteur, il pratiquait aussi l’usure navale[2] et prêtait sur gages, de sorte qu’il amassa d’immenses richesses ; mais à la fin, d’adroits voleurs le pillèrent complétement, et il se pendit de désespoir. Voici des vers satiriques que j’ai composés à son sujet :

Vous connaissez sans doute Ménippe, Phénicien d’origine, mais en réalité chien de Crète, ce prêteur à la petite journée, comme on l’appelait. Vous savez comment, sa maison ayant été forcée à Thèbes et son trésor pillé, — voyez donc ce chien vigilant ! — il se pendit de désespoir.

  1. Usurier à la journée.
  2. On prêtait à gros intérêts aux gens de mer, les risques étant plus grands.