Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/380

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santé et le courage. Comme preuve de la réalité de la vertu, Posidonius invoque, au premier livre de la Morale, les progrès qu’y ont faits Socrate, Diogène et Antisthène ; il établit la réalité du vice en disant qu’il est l’opposé de la vertu.

La vertu peut s’enseigner d’après Chrysippe, dans le premier livre de la Fin, Cléanthe, Posidonius, dans les Exhortations, et Hécaton ; ce qui le prouve, c’est que de méchant on devient bon. Panétius admet deux espèces de vertu : vertu spéculative et vertu pratique ; d’autres distinguent des vertus logiques, physiques et morales ; Posidonius en admet quatre espèces, Cléanthe, Chrysippe et Antipater un plus grand nombre ; Apollophane n’en reconnaît qu’une seule, la prudence. Parmi les vertus, les unes sont premières, les autres dérivées ; vertus premières : la prudence, le courage, la justice, la tempérance. À celles-là sont subordonnées comme espèces particulières la grandeur d’âme, la fermeté de caractère, la patience, la pénétration, la sagacité. La prudence est la science du bien, du mal et de ce qui n’a ni l’un ni l’autre de ces deux caractères. La justice est la science de ce que l’on doit rechercher ou fuir et de ce qui est indifférent. La grandeur d’âme est une science qui nous dispose à nous mettre au-dessus de tous les accidents communs aux bons et aux méchants. La fermeté de caractère est une disposition à ne jamais abandonner la droite raison, ou l’habitude de ne point céder au plaisir. La patience est la connaissance des choses dans lesquelles il faut persévérer ou non, et de celles qui sont indifférentes ; ou bien encore une habitude de l’âme conforme à cette connaissance. La pénétration est l’habitude de découvrir de prime abord ce qui est du devoir. La sagacité est une science qui con-